Biographie

Claude Ballif, né le 22 mai 1924 à Paris, décédé le 24 juillet 2004, à Saint-Dizier et enterré à Poissons (Haute-Marne).

Après une formation aux conservatoires de Bordeaux (1942) et de Paris (1948, Tony Aubin, Noël Gallon, Olivier Messiaen), et à Berlin (1954, Hochschüle für Musik, Blacher, Rufer), il devient assistant au Groupe de recherches musicales de la RTF de Pierre Schaeffer (1962-1963 : Etude au ressort et Points-Mouvement).

Il est professeur à l’Ecole normale de Musique, au conservatoire de Reims (1965-1971), au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, (1971-1990 ; analyse – il succède à Olivier Messiaen, et composition) et Sevran.

Il enseigne aussi à l’Université de Mc Gill, Montréal, Canada (1978-1979), et au conservatoire de Shangaï (1985). Il participe également en 1968 à la fondation du département musique de l’université de Vincennes (Paris-VIII) avec Daniel Charles.

Dans son traité, Introduction à la métatonalité, (1956), Claude Ballif, dépassant l’opposition entre modalité, tonalité et atonalité, préconise l’emploi d’une gamme métatonale de onze sons. Il fait aussi largement appel aux micro-intervalles avec l’utilisation des quarts de tons, qu’il approfondit avec Ivan Wychnegradsky.

Son très important catalogue couvre les formations les plus diverses : orchestre (Lovecraft, 1955, Premier prix de composition au concours international de Genève), Voyage de mon oreille, Fantasio, Fantasio grandioso, Ceci et Cela et A Cor et à cri, Au Clair de la lune bleue ; des pièces concertantes pour clarinette (Ivre-moi-immobile), pour violon (Haut les rêves, en hommage à Bachelard), pour hautbois (Le jouet du jeu), et pour flûte (Un délire de dédale). 6 Imaginaires pour ensemble, 4 trios et 5 quatuors à corde. Une œuvre abondante pour piano : 6 sonates et ses pièces fantaisistes (Bloc-notes, pièces détachées, Passe-temps) et pour percussions (Cendres, Timbres et Postes, L’Habitant du labyrinthe, Battez sons pleins). Les 19 Solfeggiettos, pour instruments seuls. Une importante musique vocale (Un coup de dés et Chansons bas de Stéphane Mallarmé) et sur des poésies de Guillaume Apollinaire (Cortège d’Orphée), André Brochu (Poèmes lents), Roger Giroux (Retrouver la parole), Henri Michaux (Apparitions et Quatre mélodies), Thomas Traherne (Poème de la félicité), Georg Trackl (Musik im Mirabell), Tristan Tzara (Minuit pour géant), Jean Wahl (Fragments d’une ode à la faim). 2 opéras : Dracoula (Viorel Stefan) et Il suffit d’un peu d’air (Reynald Tremblay) Profondément chrétien, « toute belle musique est une musique religieuse », il a composé trois symphonies mystiques (La Vie du monde qui vient, Le livre du serviteur, La transfiguration de l’Univers), 4 Antiennes à la Vierges et 4 sonates pour orgues.

Il est l’auteur de Berlioz, (1968, coll. Solfèges, Le Seuil), Voyage de mon oreille, 1979, (10/18), Economie musicale, 1988 (Klincksiek). Les Ecrits de Claude Ballif, Hermann, 2015, rassemblent ses textes les plus importants.

Chronologie de Claude Ballif

[1]. Cette chronologie est adaptée de celle établie par Pierre-Albert Castanet pour les Ecrits, réalisée à partir de celles de Francis Bayer pour Les Cahiers du CIREM, et de celles des ouvrages de Michèle Tosi Claude Ballif, Éd. P.O., 1996 et de Bruno Serrou, Claude Ballif. Un musicien de la révélation. Entretiens avec Bruno Serrou, Michel de Maule Éditeur, 2004.

FORMATION

Jeunesse

1924

Naissance de Claude Ballif, le 22 mai, à l’École polytechnique (5 rue Descartes, à Paris, 5e). Il est le cinquième enfant d’une famille de dix. Son père, Laurent Ballif (1884-1961), officier d’artillerie coloniale, ancien élève de l’École polytechnique, y était inspecteur des études. Le frère de sa mère Odette Festugière était l’helléniste André-Jean Festugière (1898-1982), dominicain. Ses tantes Saint-Marc Girardin, musiciennes accomplies, avaient été élèves de Vincent d’Indy. Une de ses tantes Ballif avait étudié la peinture avec Maurice Denis. C’est au sein de ce milieu familial où s’équilibrent les influences scientifiques, littéraires et artistiques que se dérouleront l’enfance et l’adolescence du futur compositeur.

1930

Commence l’étude du violon avec Louis Duttenhoffer (jusqu’en 1937). Premières impressions musicales, rue Cortambert (Paris), avec le Quatuor Duttenhoffer. Séjour en Normandie.

1931-1932

Séjour à Acy (Aisnes), chez sa marraine, Amélie Gosset, née Saint-Marc Girardin, sœur de sa grand-mère.

1934

La famille s’installe à Neuilly-sur-Seine, avenue Sainte-Foy.

1935

Après avoir entendu Claude Ballif, une amie de la famille Menuhin (Miss Wing) conseille à ses parents de l’inscrire au Conservatoire, se chargeant de toutes les formalités. Elle le fait travailler et lui achète un nouveau violon : grosse impression sur le jeune garçon. Cependant, ses parents refusent de le laisser se consacrer entièrement à la musique, considérant qu’il doit d’abord continuer ses études secondaires au lycée Pasteur (Neuilly), où il se trouve avec le futur compositeur Serge Nigg.

1937

Son père étant nommé directeur de l’artillerie à Madagascar, la famille s’installe en juillet à Tananarive. Leçons avec le Chef de musique de la Direction de l’Artillerie à Soanirana. Étude des instruments à vent avec le Capitaine Durand.

1939

En mars, retour en France. Installation à Libourne.

 Bordeaux

1940

Installé en juillet à Bordeaux, Claude Ballif décide de se consacrer plus sérieusement à la musique. Premières leçons d’harmonie, d’analyse et de composition avec une ancienne élève de Lavignac, Mlle Dufart. Son livre de chevet et unique traité est La Musique et les musiciens d’Albert Lavignac. S’exerce avec émerveillement au style de Clementi et des petites symphonies de Haydn.

1942

Après la fin de ses études secondaires, durant lesquelles il rencontre Pierre Rolland, et l’obtention du baccalauréat, entre au Conservatoire de Bordeaux où il étudiera le solfège avec Mme Drouet, le violon avec Henri Giraud, second violon du Quatuor Gaston Poulet, et l’écriture avec Julien-Fernand Vaubourgoin. Ses condisciples se nomment Jean Aubain, Pierre Thibaud et François Gauthier, avec qui il pourra échanger des idées sur le livre de René Leibowitz, Schoenberg et son école.

1944

La composition d’une pièce chorale le fait rencontrer Eugène Bauzin, Maître de chapelle de la chorale Saint-Michel. Celui-ci refuse l’exécution de l’œuvre proposée par Claude Ballif, mais le garde comme ténor durant trois années, ce qui permettra au compositeur de découvrir les chefs-d’œuvre vocaux des xvie et xviie siècles, qui le marqueront toute sa vie. Durant la même période, participe, en qualité de violoniste, à la classe d’orchestre des dimanches matin au Conservatoire et joue également dans divers ensembles d’amateurs.

1945

Amitié avec le peintre Georges Dorotte et le poète Roger Giroux, qui forment avec Pierre Rolland son « Académie de Bordeaux ». Découverte des partitions d’Érik Satie (dont il recopie les Sports et divertissements) grâce à l’amitié d’un mélomane, Roland Lachaud, ancien élève de l’École normale et professeur au lycée Montaigne. Comme ce dernier est également Maître de chapelle, il initie Claude Ballif au plain-chant. Rencontrant Henri Sauguet à propos de Socrate de Satie, il se met en quête d’informations sur le maître d’Arcueil. Visite à Jane Bathori. Débute la composition du Cortège d’Orphée (op. 1b) pour chant et piano, sur la poésie de Guillaume Apollinaire.

1946

Reçoit d’Amérique, par l’intermédiaire du Plan Marshall, la partition de Ionisation d’Edgard Varèse. Découverte décisive. Décide à son tour d’écrire une œuvre pour percussions seules : Cendres op. 1, en hommage aux morts de la guerre. Sollicité pour se joindre à la mission Ogoué-Congo, organisée par son frère Noël Ballif, étudiant au Musée de l’Homme, il travaille quelques semaines au département de musicologie, dirigé par André Schaeffner, avec l’ethnomusicologue Gilbert Rouget. Se sentant incapable de mener à bien l’étude du langage tambouriné des Bantous, mais ayant découvert le charme des intervalles non-tempérés, il retourne bientôt à ses études classiques, refusant cette offre d’aventure chez les Pygmées (il aura néanmoins l’avantage de profiter des travaux de cette expédition).

1947

Échange avec son condisciple du Conservatoire de Bordeaux François Gauthier sur la musique sérielle. Essai de contrepoint dodécaphonique. Écrit dans La Petite Gironde un article sur « La Renaissance de l’orgue de Bordeaux.»

Paris

1948

Quitte Bordeaux pour Paris (7 rue de l’Université), muni de deux médailles de solfège et d’harmonie ainsi que d’un Premier Prix de pédagogie qui lui permettra de vivre de leçons particulières. Entre au Conservatoire de Paris, où il restera jusqu’en 1951. Il y suit les cours de contrepoint et fugue chez Noël Gallon, de composition chez Tony Aubin, et d’analyse chez Olivier Messiaen. Il y retrouve Jean Aubain et a comme nouveaux condisciples Jacques Casterède, Alain Weber, Jean-Michel Defaye et Ginette Keller. Il est grandement influencé par les réflexions et les travaux de Michel Fano qui, indirectement, le confortera dans son idée de «métatonalité». Commence à travailler au traité Introduction à la métatonalité, achevé en 1953. Débute les Quatre Mélodies sur des poèmes d’Henri Michaux op. 1c.

1949

Compose Chansons bas op. 3, pour soprano et piano, sur un poème de Mallarmé. Jane Bathori est la première à faire jouer ses premières mélodies lors de ses émissions de radio (Apparitions op. 2, sur des poèmes d’Henri Michaux, par Anne Laloé et Odette Pigault).

1950

Orchestre les Sports et divertissements d’Érik Satie.

1951

Dédicace de Minuit pour géants op. 4, sur un texte de Tristan Tzara, à Jane Bathori. À l’instar de ses confrères du Conservatoire de Paris, entreprend un Trio d’anches op. 8, qui sera exécuté deux ans plus tard par Claude Maisonneuve au hautbois, Guy Deplus à la clarinette et Pierre Penassou au violoncelle (remplaçant le basson). Le jury n’est pas favorablement impressionné et Tony Aubin conseille à Claude Ballif d’aller poursuivre ses études ailleurs. Travaille avec Joseph Canteloube, qui stimule son intérêt pour le folklore.

1952

Rencontre Fred Goldbeck, à qui il montre ses travaux (le Trio d’anches op. 8 et les Quatre Antiennes à la Sainte Vierge op. 7, auxquelles il travaille). Celui-ci l’encourage et lui conseille de faire la demande d’une bourse DAAD, afin d’aller à Berlin travailler avec Boris Blacher. Étudie l’œuvre de Bartók avec Andréas Rónaï, qui avait étudié avec le maître hongrois à Budapest entre 1910 et 1912. Travaille le piano avec Maurice Naudin, professeur au Conservatoire d’Orléans, et compose ses premières pièces pour piano (Airs comprimés op. 5, Pièces détachées op. 6), dont il assurera lui-même la création en à Berlin et Hollande en 1954 et en 1955.

1953

Concert de musique de chambre consacré à ses œuvres, organisé par André Coeuroy, avec Anne de Nolhac (piano), Fred Geyre (violon) et Paulette Bourdelon (chant). Projet d’un opéra de chambre, L’Objet aimé, avec Paul Balta, étudiant à l’École normale. Termine en août la rédaction de l’Introduction à la métatonalité, qu’Albert Richard acceptera de publier à la Revue Musicale. Entreprend un Requiem qui, revu en 1972-1973 à la demande d’Antoine Goléa pour le Festival de Printemps, prendra le titre de La Vie du Monde qui vient. Écrit de la musique pour des films publicitaires et en profite pour expérimenter diverses combinaisons instrumentales n’excédant pas le sextuor. Est aussi musicien pianiste à la Cinémathèque, prié par Henri Langlois et Mary Merson de sonoriser certains films pendant le Festival des courts métrages et durant tout l’automne.

1954

Orchestre Six petites pièces pour piano op. 19 d’Arnold Schoenberg. Ayant obtenu une bourse DAAD, Claude Ballif part pour Berlin où il étudiera l’analyse avec Josef Rufer, qui avait été l’élève puis l’assistant d’Arnold Schoenberg. Ses autres professeurs seront Boris Blacher (composition) et Hans-Heinz Stückenschmidt (musicologie).

Séjour en Allemagne

1955

Obtient au Conservatoire de Berlin le diplôme de composition musicale avec mention «Très bien». Reçoit le Premier Prix de composition musicale au Concours International de Genève pour son œuvre d’orchestre Lovecraft op. 13 et son Premier Quatuor à cordes op. 12a. Est nommé lecteur à l’Institut Français de Berlin, poste qu’il occupera jusqu’en 1957, où il fera des conférences sur la musique française au xxe siècle.

1956

Parution à Paris, aux éditions Richard-Masse, de l’Introduction à la métatonalité (traité préfacé par Etienne Souriau). Composition des Quatre Sonates pour orgue op. 14. Josef Rufer lui obtient de Wolfgang Steinecke une bourse pour suivre les cours d’été de Darmstadt. Claude Ballif s’y rendra jusqu’en 1959, y travaillant la direction d’orchestre avec Hermann Scherchen, les micro-intervalles avec Alois Hába, et la musique de chambre avec Rudolf Kolisch. Rencontre et amitié avec Daniel Charles. Première et dernière rencontre avec Pierre Boulez. Amitié avec Bruno Maderna, Luciano Berio, Luigi Nono et Karlheinz Stockhausen.

1957

Est nommé lecteur à l’Institut Français de Hambourg. En été, à Darmstadt, le Röhn Trio joue son Premier Trio à cordes op. 16. Compose pour orchestre Voyage de mon oreille op. 20 et Fantasio op. 21a. Les éditions Bote & Bock publient la Sonate pour violon et piano op. 17 et la Première Sonate pour piano op. 18.

1958

Composition du Quatuor à cordes n° 2 op. 22 et de Phrases sur le souffle op. 25, dont le titre est inspiré de Paul Claudel. L’œuvre, qui sera créée dans une version pour voix et piano, ne sera réellement terminée qu’en 1968. Écrit la musique de scène de Mon Faust de Paul Valéry.

Retour à Paris

1959

Travaille à Notes et menottes, cycle de pièces de piano pour les enfants issues de travaux anciens. Rencontre du philosophe Jean Wahl, aux tables rondes organisées à Venise par Nicolas Nabokov. Début d’une amitié durable qui l’amènera à se joindre au Collège philosophique pour y faire, jusqu’en 1965, des conférences sur la musique. Débute Ceci et cela op. 25, pour orchestre. Création de Voyage de mon oreille, pour orchestre, à Hambourg et à Berlin, et des Mouvements pour deux op. 27, aux cours d’été de Darmstadt, par le flûtiste Severino Gazzelloni et le pianiste Aloys Kontarsky. Retour à Paris (7 rue de l’Université), où Michel Philippot le présente à Pierre Schaeffer. Entre au Groupe de Recherches Musicales. Il y restera jusqu’en 1963 en qualité d’assistant et fera la connaissance de Iannis Xenakis, Ivo Malec, François Bayle et Bernard Parmegiani.

1960

Écrit ses Quatrième (op. 31) et Cinquième Sonates pour piano (op. 32). Travaille à Retrouver la parole op. 33, cantate pour voix de haute-contre ou de soprano léger et ensemble instrumental (révisée en 1968), d’après un texte du poète Roger Giroux (1925-1974), ami de Bordeaux. Orchestre les Canzone ottavi toni de Giovanni Gabrieli. Se lie d’amitié avec Jean Barraqué et procède avec lui à un échange de travaux.

1961

Compose sa première œuvre pour bande magnétique au GRM : Étude au ressort. À l’idée d’écrire trois Trios op. 35 dont les numéros 2 et 3 peuvent être joués simultanément, formant ainsi un Double trio. Commence la série des Solfeggiettos (op. 36), pièces de virtuosité destinée à un instrument soliste à chaque pièce différent. Les premiers Solfeggiettos sont écrits pour flûte et pour cor anglais. Compose pour le piano les Blocs-notes op. 37.

1962

Compose les deux premiers Passe-temps op. 38 et réalise au GRM Points-Mouvement, pour bande magnétique. Écrit pour orchestre À cor et à cri op. 39 et révise Fantasio, qui devient Fantasio grandioso op. 21b. Nommé professeur à l’École supérieure technique des industries audiovisuelles.

1963

Compose le Cahier de violon, ainsi que le Solfeggietto no 3 pour violon seul. Débute la série des six Imaginaires op. 41. Le premier est écrit pour violon, violoncelle, harpe, flûte, clarinette, trompette et trombone. Enseigne l’histoire de la musique et l’analyse musicale à l’École normale de musique de Paris, poste qu’il occupe jusqu’en 1965. Le 13 septembre, épouse Elisabeth Gèze, qu’il avait connue à Berlin, fille du Général Amédée Gèze, commandant le secteur français de Berlin.

1964

Obtient le Prix de la Communauté européenne radiophonique pour La Musique d’Érich Zahn, sur un texte de H.-P. Lovecraft. Création à la Radio de Cologne de la Sonate pour violoncelle et piano op. 40, par Pierre Penassou (violoncelle) et Aloys Kontarsky (piano).

1965

Compose la musique radiophonique d’Alice au pays des merveilles pour France Culture. Création à Paris (Théâtre des Champs-Élysées), le 30 novembre, sous la direction de Hermann Scherchen, de À cor et à cri. Nommé professeur de pédagogie musicale et d’analyse musicale au Conservatoire de Reims.

1967

Compose la musique de scène des Troyennes de Jean-Paul Sartre. Rédaction du livre sur Berlioz, pour la collection «Solfège» des éditions du Seuil. Le 20 mars, création à Paris de Ceci et cela op. 26, sous la direction de Charles Bruck (partition élaborée entre 1959 et 1966).

1968

Compose le Trio pour flûte, alto et harpe op. 43 n° 1, ainsi que les Solfeggiettos no 4, (pour hautbois) et no 5 (pour clarinette). Remanie et orchestre Phrases sur le souffle, qui sera créée au Festival d’Avignon (7 juillet). Le 7 mars : « Journée Claude Ballif » organisée par l’ARC au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Parution d’un numéro spécial de La Revue musicale consacré à Claude Ballif. Rencontre avec Ivan Wyschnegradsky, auquel une profonde amitié le liera jusqu’à la mort de ce dernier (1979). Publication de son ouvrage sur Berlioz aux Éditions du Seuil. Fait des recherches sur Guillaume de Machaut en vue d’un article pour l’Encyclopédie des musiques sacrées. Participation à la fondation de l’université de Paris VIII, à Vincennes, dont il dirigea au début le département Musique. Daniel Charles lui succèdera.

1969

Création des Troisième et Quatrième Imaginaires, du Cahier de violon (par Charles Frey), du Troisième Trio à cordes (par le Trio de Paris) et du Deuxième Quatuor à cordes (par le Quatuor Bernède, au Festival d’Avignon). Jacques Trebouta réalise sur Claude Ballif un film qui sera diffusé l’année suivante dans la série télévisée L’Homme et sa musique de Pierre Vozlinsky (ORTF/INA). Amitié avec les peintres Fernand Leduc et Guy de Lussigny, et le sculpteur Marino Di Teana.

1970

Création en l’église Saint-Séverin (Paris) de la version définitive des Quatre Antiennes à la Sainte Vierge, sous la direction de Charles Ravier, l’un des plus actifs et fidèles soutiens de Claude Ballif.

 Retour au Conservatoire de Paris

1971

Nommé professeur d’analyse au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, il succède à Olivier Messiaen. S’installe au 5 rue d’Argout (Paris, 2e). Entreprend une série d’œuvres chorales religieuses : Prière à la Sainte Vierge pour chœur op. 44, Les Battements du cœur de Jésus pour double chœur et deux cuivres, op. 46, Prière au Seigneur pour chœur et deux cuivres, op. 45, Chapelet op. 44 n° 2.

1972

Travaille à La Vie du Monde qui vient op. 11, seconde version du requiem entrepris près de vingt ans plus tôt. Dirige et assure la publication d’un numéro spécial de La Revue musicale consacré à Nicolas Obouhov et Ivan Wyschnegradsky.

1973

Création, par le Quatuor Parrenin, du Premier Quatuor à cordes op. 12a, composé en 1955, pour lequel Claude Ballif avait obtenu cette année-là le prix de Genève, avec Lovecraft.

1974

Composition du Sixième Imaginaire op. 41 no 6, pour onze instruments à cordes solistes. Le 29 avril : création à Paris (Théâtre de la Ville) de La Vie du Monde qui vient, requiem pour 8 solistes, 5 chœurs et orchestre, par l’Orchestre de Paris, sous la direction de Daniel Chabrun. Partage avec le compositeur polonais Tadeusz Baird le Prix Arthur Honegger. Article sur Claude Ballif (par Brigitte Massin) dans l’Encyclopedia Universalis.

1975

Écrit le Fragment d’une Ode à la faim, sur un poème de Jean Wahl (op. 47). Obtient le prix Florent Schmitt, décerné par l’Institut de France.

1976

Compose le Solfeggietto no 6 (pour guitare), ainsi que Ivre-moi-immobile op. 49 no 1 (pour clarinette et orchestre), premier des quatre Concerts symphoniques. Se rend à Boston où il est l’invité du New England Conservatory.

1977

Écrit Timbres et postes op. 51, pour six percussionnistes, ainsi que le Poème de la félicité op. 50, sur un texte de Thomas Traherne, pour trois voix de femme, deux percussions et guitare. Travaille à des pièces solistes (sans numéro d’opus) : Chant de l’innocent pour flûte et Chant de charme pour ondes Martenot.

1978

Entreprend la composition de Un coup de dés op. 53, sur le poème de Stéphane Mallarmé. Se rend, durant les mois d’avril et de mai aux universités d’Harvard et de Columbia. Est invité à enseigner à l’université McGill, à Montréal, durant toute l’année universitaire 1978-1979 en faisant un échange avec Bruce Mather. Il y réalise la bande sonore de Un coup de dés et écrit un nouvel ouvrage théorique, Économie musicale, souhaits entre symboles.

1979

Travaille à Un coup de dés, achevé l’année suivante. Parution de Voyage de mon oreille, recueil d’articles et de conférences, publié dans la collection «10/18».

1980

Compose le Solfeggietto no 7 (pour tuba), ainsi que L’Habitant du labyrinthe op. 54, pour deux percussionnistes. Reçoit le Grand Prix musical de la Ville de Paris.

1981

Compose le Solfeggietto no 8 (pour saxophone), ainsi que Apostrophes et jubilations, pour orgue, écrit pour le Concours international de Chartres.

1982

Outre les Solfeggiettos no 9 (pour harpe) et no 10 (pour clavecin), entreprend la composition de la tragédie nocturne en deux parties Dracoula op. 58, sur un livret de Viorel Stefan. Nommé en octobre Professeur associé de composition au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.

1983

Poursuite de la composition de Dracoula.

1984

Compose les Solfeggiettos no 11 (pour basson) et no 12 (pour percussions), et achève Dracoula,. Écrit son deuxième Concert symphonique, Haut les rêves op. 49 no 2, pour violon et orchestre. Sur une proposition de Jean-Manuel de Scarano, directeur des éditions Durand, orchestre Absence d’Hector Berlioz, mélodie faisant partie des Nuits d’été.

Pour fêter ses soixante ans, le Festival Estival de Paris, sous l’impulsion de Bernard Bonaldi, son directeur, le choisit comme «compositeur de l’été» et organise une série de concerts et de manifestations autour de son œuvre. La Revue musicale lui consacre un nouveau numéro spécial. Contrat d’exclusivité avec les éditions Durand (Paris). Reçoit la distinction des Arts et Lettres des mains de Maurice Fleuret, lors de la création de son opéra Dracoula dans une mise en scène d’Alain Germain le 19 septembre au Théâtre de Paris.

Compositeur en résidence au conservatoire de Cambrai, invité par son directeur Louis Tillet, ancien élève de Claude Ballif au CNSMP.

Le 21 octobre, création de Haut les rêves, concert symphonique pour violon et orchestre de chambre, commande des Affaires Culturelles de Champagne-Ardennes pour le centenaire de Gaston Bachelard à Bar-sur-Aube et Charleville, sous la direction de Luca Pfaff, avec la violoniste Clara Bonaldi et l’ensemble Alternance.

1985

Écrit le Solfeggietto no 13 (pour violoncelle) et travaille à sa deuxième Symphonie mystique, Le Livre du serviteur op. 59, sur des lettres de saint Paul. En septembre et octobre, est missionné par le ministère des Affaires culturelles pour donner des cours de composition et d’analyse aux conservatoires de Shangaï et de Pékin. En décembre, à Strasbourg, une «Semaine Claude Ballif» est organisée, au cours de laquelle les Percussions de Strasbourg exécutent l’intégrale de ses œuvres pour percussion. Mai : Colloque Claude Ballif au Centre Sèvres (Paris), organisé par Philippe Charru.

1986

Poursuite de la composition du Livre du serviteur. Écrit le Solfeggietto no 14 (pour trompette), commande de Marc Bleuse pour le concours du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Création en juillet du Solfeggietto no 13 (pour violoncelle), par Alain Meunier, à l’Auditorium des Halles (Paris), dans le cadre du Festival Estival.

1987

Achève Le Livre du serviteur. Composition du Quatrième Quatuor à cordes op. 61, (commande du festival Banlieues Bleues) et de Un moment de printemps op. 60, pour flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano (commande de l’Ensemble instrumental de Ville d’Avray, dirigé par Jean-Louis Petit).

1988

Compose les Rondes nocturnes op. 62, pour deux pianos. Écrit le Solfeggietto no 15 (pour cor) et Le Jouet du jeu op. 49 no 3, troisième Concert symphonique, pour hautbois et orchestre. Création en mars, à Bobigny, du premier mouvement du Quatrième Quatuor à cordes op. 61, dans le cadre du festival Banlieues Bleues. Publication de Économie musicale, souhaits entre symboles aux éditions Klincksieck. Installation 69 rue de Chabrol (Paris, 10e).

1989

Est invité, en janvier, à donner des cours d’analyse et de composition au Conservatoire royal de Bruxelles, dans le cadre des échanges des professeurs du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (Jacqueline Fonteyn venant à Paris). Préside le jury du Concours international de composition de Besançon. Compose le Cinquième Quatuor à cordes op. 63, commande de Radio France. Chargé de cours à l’université Paris VIII pour l’année universitaire 1989-1990 (analyse et composition).

1990

Compose Le Taille-lyre pour septuor, op. 64, commande de l’ensemble Intervalles. Parrain de l’École nationale de musique et de danse de l’agglomération d’Évry. Le 27 mars : création intégrale du Quatrième Quatuor à cordes op. 61, par le Quatuor Arditti. Le 3 avril, au musée des Arts et Traditions populaires, la Troisième Antienne à la Sainte Vierge est donnée en concert par l’ensemble 2E2M et l’ensemble A sei voci, sous la direction de Paul Méfano. Quitte le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, ayant atteint l’âge de la retraite, mais inaugure un cours d’analyse et de composition au Conservatoire de Sevran, à la demande de son directeur, Jean-François Kremer. Le 20 octobre, créations à Saint-Herblain du Solfeggietto pour cor (par Jacques Deleplanque) et du Taille-lyre (par l’Ensemble Intervalles, dirigé par Jean-François Kremer). Entreprend la farce lyrique Il suffit d’un peu d’air op. 65, sur son propre livret, d’après la pièce de l’écrivain canadien Renald Tremblay (commande du Nouvel Ensemble Moderne de Montréal, dirigé par Lorraine Vaillancourt).

1991

Création le 15 janvier du Cinquième Quatuor à cordes op. 63, par le Quatuor Boccherini, lors des «Mardis de la musique de chambre» de Radio France. Le 10 avril, aux Concerts de la Bibliothèque Nationale (Paris) : création française de la Troisième Sonate pour piano op. 29 (par Denis Weber) et de la Sonate pour clarinette et piano op. 52 (par Michel Lethiec et Denis Weber). Parution en septembre du double numéro des Cahiers du CIREM (no 20-21) consacré à Claude Ballif. Achève Il suffit d’un peu d’air.

 Installation A POISSONS (Haute-Marne)

1992

Compose le Quatrième Trio à cordes op. 66. Parution des entretiens avec Alain Galliari sous le titre L’Habitant du labyrinthe (éditions Pro Musica) et de L’Ouverture métatonale de Michèle Tosi (aux éditions Durand). Automne : installation définitive dans la maison familiale de Poissons (Haute-Marne).

1993

Compose Reverb’airs (Priamelnen) op. 68, pour piano à quatre mains. Écrit sa troisième symphonie mystique pour les 800 ans de la cathédrale de Langres, La Transfiguration de l’Univers op. 67, à partir de La Destinée de l’âme après la mort, paroles de Christophore à l’humble Théophilia de Mère Séraphine. Seule une partie pour orgue, Joies, sera jouée.

1994

Compose la Sixième Sonate pour piano op. 69, ainsi que Les Retours du soir, quintette pour quatuor de timbales et cloches op. 70. Compositeur en résidence à Marseille.

1995

Compose les Solfeggiettos no 16 (pour marimba) et no 17 (pour accordéon), ainsi que le Quatuor pour saxophones op. 71 et le Chant du petit matin (pour clarinette). À la demande du CEFEDEM de Marseille, débute un recueil de Chansonnettes (op. 72), à partir de Fables de Jean de La Fontaine.

1996

Achève le quatuor pour glockenspiels, Battez sons pleins op. 73, et compose le Refrain du petit ménestrel, pour violon. Parution de l’ouvrage monographique sur Claude Ballif de Michèle Tosi aux éditions P.O., dans la collection Échos du xxe siècle dirigée par Bruno Giner.

1997

Compose le Præludia à la Troisième Symphonie Mystique, pour double quintette de cuivres et orgue, et le Solfeggietto n° 18, pour contrebasse, à la demande de la fondation Foyer des Artistes de Boswil (Suisse).

1998

Écrit Moments donnés de mandarins, op. 74, pour mezzo-soprano, flûte, hautbois et clarinette, ainsi que  le Solfeggietto no 19, pour alto. Commence Au clair de la lune bleue op 75, pour orchestre, commande de Radio France.

1999

Le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris lui passe commande, pour le concours de fin d’année, du Solfeggietto pour alto (no 19). Grand Prix national de la Musique.

2000

Séjour, en juillet et en octobre, à Caracas (Venezuela), sur l’invitation de William Montesinos, ancien élève de Sevran. Le gouvernement vénézuélien propose à Claude Ballif de diriger le département de Composition du Conservatoire de Caracas. Termine le quatrième Concert symphonique pour flûte et orchestre, Un délire de dédale op. 49 no 4, créé le 20 octobre, à Caracas, par José Garcia-Guerrero (flûte) et l’Orchestre symphonique Simón Bolivar, dirigé par Manuel Hernández-Silva.

2001

Création le 23 janvier, à Rennes, de Battez, sons pleins op. 73, par l’ensemble Rhizome (direction Olivier Fiard). Février : séjour à Caracas. Mars : entretiens avec Bruno Serrou pour le livre et DVD-Rom, Claude Ballif – Un musicien de la révélation, qui paraîtra en 2004 aux éditions Michel de Maule. Atteint d’un cancer, la maladie l’empêche de terminer Au clair de la lune bleue dont la création de la première partie sera donnée à titre posthume, le 7 avril 2006, par l’Orchestre philharmonique de Radio France, dirigé par Fabrice Bollon.

24 juillet 2004

Claude Ballif décède à Saint-Dizier. Il est enterré à Poissons (Haute-Marne), village de la maison familiale.